Avec son nouveau générique, le Viagra, le laboratoire Pfizer se lance dans la mise au point d’un traitement contre le trouble de l’érection. Un premier pas vers le traitement de la maladie de Parkinson, qui toucherait 500 000 à 1 million de patients en France.
Viagra, le nouveau traitement des troubles de l'érection
Le laboratoire pharmaceutique américain Pfizer, qui a déjà mis au point un nouveau médicament antidouleur, le Viagra, se lance dans le traitement de la maladie de Parkinson.
Une première étude clinique en France sera menée à partir du 23 novembre et permettra d’«évaluer les effets de la prise de 20 mg de Viagra pour le traitement de la dysfonction érectile», explique le laboratoire dans un communiqué.
«Les études cliniques en cours évalueront l’efficacité et la sécurité du Viagra pour le traitement des troubles de l’érection dans le traitement de la maladie de Parkinson», précise Pfizer dans un communiqué publié le 9 septembre. D’après l’étude, les effets secondaires «très rares mais potentiellement graves» comprennent les problèmes de vision, «des douleurs oculaires ou du visage, une vision trouble, ou une perte de vision». Il s’agit de la première étude visant à comparer la prise du Viagra à celle du sildénafil (traitement de référence de la dysfonction érectile) chez des patients atteints de la maladie de Parkinson ou non.
Ce premier essai clinique est mené par la start-up de biotechnologie américaine Theranexus. Elle avait annoncé en octobre avoir levé 2,5 millions d’euros pour «valider le mécanisme d’action et le profil d’innocuité» du Viagra. Le laboratoire français de recherche spécialisée dans les neurosciences a investi 5,5 millions d’euros dans Theranexus.
Selon le site du quotidien, «les hommes souffrant de dysfonction érectile pourraient être plus de 10 millions en France et 1,8 million en Europe».
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«Des effets indésirables très rares mais potentiellement graves»
Le Viagra a été développé à la fin des années 1990, avec comme objectif de soigner les troubles de l’érection. «Les premières études cliniques ont montré que le sildénafil (traitement de référence) était efficace pour les troubles de l’érection chez les hommes atteints de dysfonction érectile, indique la société dans un communiqué. Dans le cadre du développement clinique, les effets indésirables les plus fréquemment rapportés par les patients ont été les maux de tête, les troubles visuels et la dysfonction érectile (chez 20% des patients).»
«Cependant, il est important de souligner que de nombreux autres effets indésirables ont été signalés au cours des études cliniques, tels que les vertiges, les nausées ou les maux de tête», indique la société. «Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés chez les hommes recevant du sildénafil étaient les maux de tête, les troubles visuels et les troubles de l’érection.»
Avec le Viagra, qui vient d'être autorisé par la FDA américaine pour le traitement de la dysfonction érectile, «les patients peuvent espérer retrouver une bonne fonction érectile et une vie sexuelle satisfaisante».
La maladie de Parkinson
La maladie de Parkinson est une affection neurologique du système nerveux central, dont la prévalence est de 1 % environ. Elle est liée à la destruction progressive des neurones qui contrôlent l'activité musculaire. Elle se caractérise par des troubles moteurs et par une perte progressive de la motricité volontaire.
Pour les scientifiques, cette maladie est en fait liée à une combinaison de facteurs génétiques, métaboliques, immunologiques, hormonaux et neuronaux. «Ce qui est vrai pour la maladie de Parkinson l'est aussi pour les troubles de l'érection», explique le Pr Serge Halimi, chef de service du Centre de gérontologie des Hospices civils de Lyon et président de la Société de médecine et de psychiatrie du vieillissement.
«Dans la maladie de Parkinson, les symptômes de l’érection ne sont pas spécifiques et apparaissent plus tard dans la maladie. C’est pourquoi le traitement de la dysfonction érectile est primordial. Il est difficile de proposer des solutions sans connaître la cause précise de la dysfonction érectile», ajoute le spécialiste.
Après la découverte de la maladie de Parkinson, en 1832, les médicaments destinés à soulager les troubles de l’érection ont fait leur apparition au début du XXe siècle. «Ces médicaments ont permis de soulager les troubles de l’érection et d’améliorer la qualité de vie des patients. Il y a eu ensuite une forte demande pour la prise en charge de la dysfonction érectile.»
Médicaments contre les troubles de l’érection
A ce jour, la prise de médicaments destinés au traitement de la maladie de Parkinson reste très limitée dans les troubles de l’érection. En effet, ils sont utilisés en cas de priapisme (absence de réponse sexuelle) et de priapisme à répétition. Il s’agit d’une complication grave du priapisme. Dans le cas de la dysfonction érectile, «il existe un risque de priapisme si une dose de 10 mg de sildénafil est ingérée par voie orale deux fois par jour pendant 7 jours», précise le Pr Serge Halimi.
Dans ce cas, le traitement du priapisme avec un inhibiteur du PDE5, comme le Viagra, ou le sildénafil 50 mg, peut être prescrit. «Cela n’élimine pas le risque de priapisme qui est toujours possible dans la maladie de Parkinson», explique le Pr Serge Halimi.
«Il est possible de prescrire des inhibiteurs du PDE5 comme le Viagra en monothérapie ou en association avec le traitement habituel des troubles de l’érection. La dose habituellement utilisée est de 100 mg par jour à prendre avant l’activité sexuelle. Dans certains cas, il peut être nécessaire d’augmenter la dose quotidienne de 200 mg à 400 mg par jour afin de limiter la fréquence de survenue des priapismes», explique le Pr Serge Halimi.
En cas de priapisme à répétition, un traitement par injection intracaverneuse de sildénafil est recommandé.
«Le traitement des troubles de l’érection est complexe et les options thérapeutiques sont limitées. Les médecins doivent être en mesure de proposer une approche thérapeutique adaptée, comprenant un traitement par voie orale et par injection intracaverneuse si nécessaire», précise le Pr Serge Halimi.
«Il s’agit de l’implant pénien chez l’homme, qui consiste à insérer un tube fin dans la verge, et à y injecter par pression une solution saline (eau salée) afin de permettre une érection», explique le Pr Serge Halimi.
Il existe des dispositifs d’auto-injection de sildénafil en vente libre sur le marché. «Pour les hommes, il faut d’abord consulter son médecin pour savoir quelle solution thérapeutique lui proposer. En effet, les solutions médicamenteuses peuvent être contre-indiquées dans certaines situations comme le diabète, les maladies cardiaques, la pression artérielle, ou les problèmes de prostate», précise le Pr Serge Halimi.
«Il s’agit de l’implant pénien chez l’homme, qui consiste à insérer un tube fin dans la verge, et à y injecter par pression une solution saline (eau salée) afin de permettre une érection», précise le Pr Serge Halimi. Les médecins doivent être en mesure de proposer une approche thérapeutique adaptée, comprenant un traitement par voie orale et par injection intracaverneuse si nécessaire», indique le Pr Serge Halimi.